Ce mercredi 1er juin 2011, à Kinshasa, on commémorait le premier anniversaire de l’assassinat du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. Contre toute attente, une altercation a éclaté sur la tombe de Chebeya, au sujet de la présence du ministre congolais de la Justice à cette cérémonie.
Puis la parole a été donnée au ministre de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi. C’est quand le ministre allait s’apprêter à poser la première pierre d’un mausolée que les choses se sont gâtées. Des cris, des invectives : « C’est un crime d’Etat, il n’est pas question que le représentant de cet Etat vienne accomplir ce geste. Vous êtes en train de tuer Floribert une deuxième fois ! »
Sans avoir eu le temps de saisir la truelle et le seau de ciment, le ministre a dû battre en retraite, assurant qu’il était prêt à accomplir le geste souhaité, du moment que les associations se mettraient d’accord entre elles.
Un peu plus tard tout le monde s’est retrouvé à l’église pour une messe dans une ambiance plus calme, en présence du corps diplomatique. Quoique le curé de la paroisse du Sacré-Coeur n’y est pas allé de main morte dans son sermon pour dénoncer l’assassinat de Chebeya, parlant d’une « société congolaise à la dérive, politiquement bête et spirituellement débile ».
Le verdict sera rendu le 16 juin après plus de six mois de procès des huit policiers accusés de cet assassinat.
RFI