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Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Fin de campagne électorale mouvementée : Après la pagaille, deux jours de «marée basse» !

Publié par Gabriel MANZUKULA Mjrrdcongo sur 29 Novembre 2011, 07:38am

Catégories : #Actualite

Un décor de violences et de confusion, c’est ce qui a caractérisé la journée du samedi 26 novembre, avant que le ciel s’éclaircisse et que les Kinois soient, finalement, gratifiés de deux jours d’un «calme» qui les a amenés au vote du 28 novembre.

Là où l’on s’attendait à un atterrissage en douceur de la campagne électorale, la population de Kinshasa a malheureusement eu droit à une journée «folle» qui a failli faire basculer le pays dans le chaos. Heureusement que le pire a été évité de justesse. 

Deux jours de «marée basse» 

Dans tous les cas, le sang a, une fois de plus, coulé. Il y a eu morts d’hommes alors qu’on aurait pu ne pas en arriver là. Tout bien considéré, le processus électoral a eu un coup même s’il est vrai, comme l’a affirmé le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, que le pays se trouve en face d’une jeune démocratie qui «se consolide». 

Dimanche 27 novembre, la capitale de la RDC a renoué avec un ciel quelque peu clément. Pas de gros nuages sombres, contrairement à la bourrasque de la veille qui marquait la clôture d’une campagne électorale émaillée d’actes de violences. 

Les appels au calme semblent avoir eu un écho relativement favorable. Qu’il s’agisse de la journée du 27 novembre ou de celle qui a suivi, c’est-à-dire le grand jour du scrutin, présidentiel et législatif, la population a, en fait, remisé dans un hangar ses «pulsions». 

Pas de poussée d’adrénaline. La tension qui était montée de plusieurs crans, est vite redescendue au point zéro, pour deux jours de «marée basse». La pluie s’en est mêlée ; peut-être une façon, pour elle, de mettre du baume au cœur d’une population qui en avait certainement besoin. 

Quelles leçons tirer ? 

On sait que, depuis 2006, le pays vit le deuxième exercice de ce qu’on appelle la démocratie sur le plan des élections. Quelles leçons peut-on en tirer par rapport à ce que nous renvoie le miroir à travers lequel la jeune démocratie congolaise s’est projetée ? 

Il nous paraît important de développer la question en mettant en avant quelques aspects qui nous paraissent très importants. Au-delà du fait qu’il s’agit d’une question de principe, nous n’allons pas tordre le cou à l’aspect concernant le fond, la forme et la maturité pour autant qu’il serve de soubassement aux jeunes qui constituent la relève du pouvoir de demain. 

D’abord, le principe. Beaucoup de choses ont été dites et écrites autour de cette élection qui se trouve être une obligation de la loi fondamentale qu’est la Constitution. Première leçon à en retenir : les promesses faites par des «amis» n’engagent que ceux qui les écoutent. D’où le principe selon lequel on ne peut compter d’abord que sur soi-même. 

En effet, il ne suffit pas d’avoir la loi écrite pour penser la faire exécuter si l’on ne dispose pas de moyens pour ce faire. C’est dire que le principe de la loi fondamentale n’aurait jamais été respecté n’eut été la détermination du président de la République à vouloir s’en tenir absolument au respect de ses engagements : les élections à la date prévue. 

Le défi a été relevé même si, par manque de moyens adéquats, le pays n’a pas trouvé mieux que d’organiser les élections à un tour. 

Sur le plan de la forme et du fond

Sur le plan du fond, l’expérience vient de démontrer, malheureusement encore une fois, qu’il ne suffit pas d’être candidat, même présidentiel, pour prétendre être devenu homme d’Etat. La désolation à laquelle les Congolais censés viennent d’assister de voir certains candidats manipuler parfois des secrets d’Etat avec une légèreté tout à fait irresponsable, jettent un froid assez trouble quant à la capacité de ces derniers à assumer un jour les plus hautes responsabilités dans ce pays. 

Un homme d’Etat, dit-on, c’est celui qui sait tout mais qui ne dit pas tout. Question de maîtriser ses émotions et ses pulsions. Dans tous les cas, les affaires de l’Etat ne peuvent constituer un jouet qu’on utilise pour satisfaire ses ambitions. 

A cela, il faut souligner le fait qu’à l’examen des déclarations de trois quarts des outsiders, on n’a eu droit qu’à un dénominateur commun : des insultes, des injures dans le chef des candidats… 

Rien de bien nouveau sous le ciel des tropiques bien que les Congolais aient rêvé d’assister à un combat d’idées qui aurait permis notamment à nos étudiants, leaders de demain, de prendre date dans l’histoire de la RDC. 

Quant à la forme, on note qu’il y a beaucoup d’amateurisme, dû probablement à l’inexpérience de l’exercice électoral. Bon nombre de nos candidats ont manqué d’initiative car, pour eux, préparer une campagne électorale s’arrête à la préparation des affiches, des t-shirt, des casquettes, des caravanes motorisées, des banderoles et consorts. 

Le pactole, ô combien injustifié, dont les sortants ont bénéficié dans un pays où l’économie recherche encore sa voie et où les salaires des fonctionnaires ressemblent plus à une aumône qu’à un dû conséquent de leur travail, bouleverse les bonnes consciences. 

Espérons que le prochain parlement saura multiplier le nombre de ceux, eh oui, qui ont fait montre d’une très grande efficacité grâce à laquelle certains actes positifs ont été posés. 

Pas de valeurs de référence

Concernant l’aspect ayant trait à la maturité, il est peut-être trop tôt d’en tirer une leçon. Notamment sur la maturité de ceux qui croient ou prétendent être capables d’assumer des fonctions aussi importantes dans la République. 

Au-delà de l’analyse qui vient d’être faite et qui, dans les faits, devrait en principe disqualifier leurs auteurs, force nous est de constater que, paradoxalement, les plus anciens qui devaient constituer des valeurs de référence, nous ont donné une image d’une médiocrité sans appel. Alors qu’une grande partie de la classe politique était censée avoir accumulé une expérience positive, certains d’entre eux nous ont démontré qu’ils étaient encore au bas de l’étage. 

Certains sont même allés jusqu’à faire des déclarations qui auraient pu mettre le feu aux poudres aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la République. On sait qu’aucun pays, si puissant soit-il, ne peut se considérer comme suspendu au ciel sans tenir compte des règles, encore moins des autres. La valeur de chaque pays dépend, dans une très large mesure, de sa capacité d’échange avec les autres pays de la planète. Croire que la souveraineté vous autorise à enfreindre toute règle de jeu établie vous amène à naviguer sans boussole. 

La RDC est en train de sortir d’une situation extrêmement difficile. Elle a besoin de ne pas brûler trop d’étapes pour espérer un jour s’en sortir et consolider ainsi les bases de la paix, seul gage espéré d’un développement harmonieux et durable. A suivre… 


Par Marcel lutete


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