Tshisekedi entre en campagne

Etienne Tshisekedi, rentré jeudi d'Afrique du sud, a tenu son premier meeting vendredi à Kisangani. 
En République démocratique du Congo, la campagne pour les élections présidentielle et législatives du 28 novembres a été marquée vendredi par l'entrée en action d'Etienne Tshisekedi, le candidat d'opposition resté jusqu'ici à l'étranger.

A moins de trois semaine des scrutins, lors d'un meeting dans le centre ville de Kisangani, le dirigeant de l'UDPS a repris les positions radicales qui lui valent de nombreuses critiques depuis une semaine du gouvernement et d'organisations de défense des droits de l'homme.

Dans une interview téléphonique très polémique dimanche dernier le candidat a affirmé qu'il n'y a pas besoin d'attendre les élections pour considérer que la majorité l'avait déjà choisi comme président.

M. Tshisekedi avait à nouveau martelé cet argument auprès des médias locaux dès son atterissage à Kisangani à 22 heures jeudi soir:

« Le souverain dans ce pays s'appelle le peuple congolais. Il m'a proclamé président depuis longtemps. Ce n'est pas l'auto-nomination, c'est le peuple congolais à moins de me prouver le contraire qui m'a proclamé président de la république. Ma manière d'éduquer le peuple congolais, c'est de lui enlever la peur. C'est pour ça que je l'éduque en disant : tel vous fait ceci, mobilisez-vous, allez le terroriser, parce qu'il nous ont longtemps terrorisé, maintenant c'est au tour du peuple de les terroriser aussi», a soutenu Etienne Tshisekedi.

Selon des témoins à Kisangani, le candidat d'opposition a lancé un nouvel ultimatum aux autorités : rétablissez sous 24 heures le signal de la radio-télévision Lisanga, suspendue par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication pour avoir la première relayé ces prises de positions radicales;

libérer d'ici 48h les militants de l'UDPS récemment arrêtés, faute de quoi leurs camarades seront appelés à les sortir de prison.

La CPI enverra des observateurs
La même menace dimanche dernier n'avait été suivie d'aucune action concrète.

Le président de la Commission électorale, qui a donné une conférence de presse à Kinshasa ce vendredi, n'a pas répondu directement à Etienne Tshisekedi.

Il s'est contenté de dire qu'il le respectait, mais il a rapporté avoir été lui-même agressé par des militants de l'opposition la semaine dernière en Afrique du Sud, où il a commandé l'impression des bulletins de vote pour les élections.

Le président de la commission électorale, Daniel Ngoy Mulunda estime que le niveau de violence à l'approche des élections n'est pas tolérable et il en appelle à la Cour pénale internationale:

« La C.E.N.I. a l'honneur d'annoncer à la population congolaise qu'elle invite la C.P.I. à envoyer des observateurs pour pouvoir suivre tous les cas de violations graves qui seraient commis pendant la campagne, pendant les élections, après les élections, afin que la CPI fasse son travail. »

La C.E.N.Ié a aussi annoncé la création d'un comité de médiation composé de responsables religieux et de personnalités féminines indépendants des partis politiques pour faciliter le dialogue, depuis longtemps difficile, entre les acteurs du processus électoral.

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