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Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Quand la théologie de la libération faisait trembler l'Eglise. Le discours social inquiétait les pouvoirs.

Publié par Gabriel Manzukula Mjrrdcongo.over-blog.com sur 31 Octobre 2010, 16:44pm

Catégories : #Théologie de la libération

Le cocktail explosif des années 60 et 70 en Amérique latine ne pouvait pas laisser indifférente l'Eglise catholique, ou du moins une partie de ses fidèles et de ses «cadres». Flirtant avec un vocabulaire marxiste, mêlant libération économique, culturelle et même «raciale», un certain nombre d'hommes d'Eglise se sont trouvés unis par une analyse qui allait les entraîner sur le chemin de la collision avec le Vatican et ses forces conservatrices.

 

Révolution. «Théologie de la libération», le concept, que l'on doit au Péruvien Gustavo Guttierez et au Brésilien Leonardo Boff, a fait trembler les pouvoirs, surtout lorsque ses porte-étendard avaient la force et le prestige d'un Camara. Au travers des «communautés ecclésiastiques de base», les Eglises d'Amérique latine se sont ainsi lancées dans une véritable révolution, la construction d'une Eglise autogérée, partant de la base, plutôt que vivant sous la coupe du Vatican. Au Brésil, ces communautés ont connu un grand développement, permettant d'aborder toutes les questions, sociales mais aussi politiques. Aujourd'hui encore, au Brésil, elles regroupent 2 millions de personnes.

 

Guerre froide. A l'époque de la guerre froide, du «guévarisme» érigé en mythe, et d'un «modèle cubain» non écorné, une telle mutation de l'Eglise avait des allures de chiffon rouge, vis-à-vis tant des autorités que des tenants d'une Eglise traditionnellement au côté des pouvoirs politique et économique du moment. D'où l'hostilité farouche que la théologie de la libération s'est attirée, en particulier dès l'élection de Jean Paul II au Vatican. En 1996, ce dernier a cru bon de pouvoir annoncer, lors d'un voyage en Amérique centrale, que l'«ère de la théologie de la libération» avait pris fin avec la guerre froide. Une déclaration aux airs de revanche, si l'on se souvient de ses parties de bras de fer avec les membres de l'épiscopat nicaraguayen qui s'étaient engagés dans les rangs sandinistes, et lui avaient valu une humiliation publique à Managua treize ans plus tôt.

 

Vraie «menace». Plus de deux décennies après la grande époque de la théologie de la libération, qu'en reste-t-il? Beaucoup estiment, avec le pape, qu'elle appartient au passé, et que ce sont aujourd'hui les sectes qui constituent la vraie «menace». Mais à l'heure de la mondialisation et du coût social élevé des politiques libérales suivies sur tout le continent, de nombreux chrétiens, en Amérique latine, restent sensibles à ce discours. Malgré la pertinence de leurs prises de position, leur combat n'a pas la force et l'impact des années 70: il leur manque cruellement un Dom Helder Camara pour porter la voix des plus faibles. Il y a six mois, pour son 90e anniversaire, ce dernier dénonçait «la persistance honteuse de la misère entretenue par les gouvernants et les élites». Un combat qu'il aura mené jusqu'à son dernier souffle.

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