Le Chrétien face à la politique ou de l’Education à la révolution intégrale

HYMNE A LA CRISE

Crise, crise, crise, c’est ainsi que tu t’appelles.
Crise, tu me mets en crise.
Mais sache qu’un temps viendra où toi-même tu seras en crise. Ce temps est là, Je le vois.
Vouloir se battre contre toi serait me battre contre ma propre ombre.
Ainsi, sans être masochiste, je te remercie, car tu me contrains à me battre contre mon Moimême Sauvage ; mais merci Crise, car tu me permets de connaître les autres en me
connaissant moi-même.
Sous ton règne « crisial », je tue les autres en haussant les prix, en pratiquant verbalement et
matériellement l’intolérance politique.
Crise, tu es le miroir dans lequel je me reconnais et je me fais connaître aux autres comme
inhumain, égoïste, loup pour les hommes.
Il y a un temps, quand tu cachais ta face reflétant, je vivais dans l’hypocrisie : j’appelais ami,
voisin, frère mon alter ego. Aujourd’hui, dévoilé  ,  reflété, je suis nu : menteur, margoulin,
vantard, escroc, voleur, affameur, commissionnaire…
Crise, tu m purifies en me dévoilant.
Mais crise, hic et nunc, je m’engage à te faire disparaître en me convertissant.
Adieu Crise.

PREFACE
Jadis, la politique s’intéressait à la chrétienneté. C’est ainsi que les noms
« chrétiens » furent prohibés et les croix furent enlevées des édifices publics. Tout fut
zairianisé. En ces jours, c’est la chrétienneté qui s’intéresse à la politique. La marche du 16
février 1992 en est un exemple. Le fameux comité de coordination laïque fait peur.

Tous ces faits nous ont contraint  à nous intéresser encore plus à la christologie, à la
doctrine sociale de l’Eglise Catholique, aux doctrines politiques  et  à la théologie politique.
Nous nous sommes recyclé pour pouvoir vous offrir cette brochure. Cette dernière vous
présente nos convictions, Toutefois nous connaissons nos limites. C’est pourquoi les critiques
sont les bienvenues.

Fidèle à nous-même, nous vous présentons un écrit qui ne veut pas vous prendre
tout votre temps précieux. Nous voulons la qualité et non la quantité. Ce que nous ne pouvons
pas dire en deux pages, nous ne saurons pas le dire en cent pages. C’est à chacun de vous qu’il
revient de commenter cet écrit et de lui reconnaître sa qualité, si seulement il en a une. Nous
croyons qu’il en a une, sinon nous ne le présenterons pas à votre appréciation.

Notre souci est de vous offrir un petit écrit capable de vous « réveiller » ou mieux
de vous rappeler ce que nous devons être pour mieux faire, et cela grâce à l’éducation, à la
révolution intégrale. Cette dernière prend l’homme comme il est, là où il est. Elle ne lui
apprend pas à se rebeller ou à se détruire. Elle refuse la négativité. La révolution sous-entend
la sensibilité et l’honnêteté. Un révolutionnaire est l’homme  libéré avant tout du « complexe
Adamo-Eve ». Ce dernier consiste à faire retomber la faute sur autrui et non avant tout sur soi.
Chez nous au Zaïre, il est rare que l’on entende quelqu’un dire que si tout va mal c’est parce
qu’il est fautif et fauteur.  Non. Tout tombe sur les autres. C’est le « Kano wene =il n’y a que
moi qui sois bon ». Avec le « Kano wene » , point de révolution. Celle-ci commence quand
l’on met en pratique le conseil de Jésus-Christ : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans
l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! Ou bien
comment vas-tu dire à ton frère : « Laisse-moi ôter la paille de ton œil », voilà que la poutre
est dans ton œil ! Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair  pour ôter
la paille de l’œil de ton frère » (Mt. 7, 3-5). Et quand l’on voit clair, l’on fait tout pour ôter la
paille de l’autre, pour le bien de cet  autre, et de ce fait même pour son propre bien  . Voilà 5
comment « intentionne »   le révolutionnaire. Il n’est pas sadique ou masochiste. Il souffre de
ne rien faire pour que tout aille bien. Il veut commencer là où il est et comme il est. C’est un
fils né de la lumière. Il est le sel et la lumière de la polis (cité.). La vraie révolution est
« metanoia » libératrice. La conversion. Voilà le point de départ.

Notre écrit jouera son vrai rôle  quand l’un ou l’autre dira : « Je suis le sel et la
lampe de ma cité ».

 INTRODUCTION

Tout pour l’homme, tout avec l’homme, l’homme pour Dieu YAHVE à travers
et grâce au Fils de l’homme qu’est Jésus-Christ. Voilà la clé pour ouvrir la grande  porte
donnant sur la villa. Cette dernière n’a pas de compartiments, car elle est  unité contenant
l’homme, l’homme concret qu’est  l’animal raisonnable, social, politique, religieux, culturel.
L’homme est UN tout en étant multiple en lui-même par  praxis dans cette villa qu’est le
monde.

L’homme dont il s’agit , dans cet écrit,  est le Chrétien. Cet homme est dans le
monde sans être du monde. Qu’est-ce à dire ? Il se situe par rapport au monde qu’il est appelé
à transcender en le transformant, en le rendant plus humain. Voilà pourquoi, ne partageant pas
ce qui nie l’homme et ne voulant pas s’y compromettre, il doit actualiser le Royaume de Dieu
qui n’est rien d’autre que la transformation du vieux monde en un monde nouveau. Nous
sommes d’accord avec Gutierrez quand il dit que la croissance du royaume de Dieu ne se
réduit pas au progrès  temporel, mais nous sommes convaincu que ce dernier  peut en être un
signe visible.

Le Chrétien est aussi un homme politique. Il est citoyen d’un pays et d’une cité
qu’il doit organiser en une cité humaine. N’oublions jamais que « la vie chrétienne est une
pâque, un passage du pêché à la grâce, de la mort à la vie, de l’injustice à la justice, de
l’infrahumain à l’humain »

 Le chrétien suit Jésus-Christ. Ce dernier est venu avec un .
enseignement nouveau, et de ce fait même, le chrétien doit voir tout avec de nouveaux yeux et
avec un nouvel esprit. Ainsi il doit tout redéfinir sous la lumière de celui qui  est la Lumière
(Jn. 8,12).

Pour mener à bon port notre réflexion,  notre première partie sera une redéfinition
de certains concepts de la science politique. La deuxième partie parlera du chrétien dans sa
face politique. La troisième donnera notre arme pour la transformation du chrétien lui-même.
Il s’agira de l’éducation à la révolution intégrale. La conclusion interviendra non pas dans le
but de conclure, mais pour dire que c’est maintenant que tout commence.

Notre méthode utilisée, pour comprendre la chrétienté face à la politique, est la
deuxième loi de la dialectique engelsienne, à sa voir la loi d la compénétration des contraires
ou loi de l’unité et de la lutte des contraires

Texte complet: http://www.louis-mpala.com/share/LE%20CHRETIEN%20FACE....pdf