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Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Autour des élections 2011 / RDC : le saut dans l’inconnu

Publié par Gabriel MANZUKULA Mjrrdcongo sur 16 Décembre 2011, 11:55am

Catégories : #Actualite

Inquiétude. Incertitude. Crainte. Autant de mots qui marquent déjà la période postélectorale. Surtout après la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle. Nul ne sait présager du lendemain. Tout est suspendu au verdict de la Cour suprême de justice après examen des contentieux électoraux.

La vie semble s’arrêter en République démocratique du Congo depuis que la Cour suprême de justice examine le contentieux électoral portant sur la requête en annulation de l’Opposition des résultats de la présidentielle du 28 novembre 2011. En fait, l’Opposition rejette les résultats proclamés par la CENI le 9 décembre plaçant en tête le candidat Joseph Kabila Kabange. C’est en principe demain, samedi 17 décembre, que la Cour suprême de justice, si elle parvient à épuiser l’examen du recours, rendra son arrêt.

Les regards sont donc tournés vers cette instance judiciaire. Quel que soit son verdict, l’incertitude demeure totale. Nul ne sait encore de quoi sera fait demain. Dans le cas de la confirmation des résultats de la CENI, il y a lieu de s’attendre à une autre réaction de l’Opposition. Une Opposition qui, ragaillardie par les rapports des missions d’observations des élections, présente plusieurs cas de figure. Le premier porte sur l’annulation des élections et la mise en place d’un gouvernement de transition. Alternative proposée par les candidats Kengo, Mbusa et Bombole Adam.

Le deuxième cas de figure est de l’UDPS qui tient à la «victoire de Tshisekedi». Elle rejette toute annulation du scrutin et insiste sur la reconnaissance d’Etienne Tshisekedi comme candidat élu président. Enfin, la troisième hypothèse est celle de l’implication de la communauté internationale d’exercer une réelle pression sur la CENI pour qu’elle procède au recomptage des bulletins de vote. Appuyant ainsi la démarche des ambassadeurs occidentaux accrédités à Kinshasa d’offrir leur expertise à la CENI pour résoudre les problèmes techniques supposés être à la base de nombreuses irrégularités relevées ci et là.

Il est un fait indéniable que toutes ces propositions ne rencontrent nullement la proposition de la Mouvance présidentielle. Pour elle, si les irrégularités relevées sont réelles, elles ne peuvent pas influencer l’ordre établi tel que proclamé par la CENI. Par conséquent, la réélection du candidat Kabila est légitime. Toute autre alternative ne serait que fantasme que l’on ne saurait prendre pour réalité. D’ailleurs, à en croire certaines indiscrétions, la Mouvance présidentielle demeure sereine et les préparatifs de prestation de serment sont très avancés.

La dernière marche

Positions tranchantes, de part et d’autre. Point de non retour. Entre les deux camps, des appels à crédibiliser le processus électoral à l’endroit de la CENI se multiplient. Il ne restera plus qu’à franchir dans quelques heures, dans un camp comme dans l’autre, la dernière marche avant d’effectuer, et comme il faudra s’y attendre, un saut dans l’inconnu.

Au nom de la «légitimité», il ne fait l’ombre d’aucun doute que le président Kabila usera de toutes les prérogatives pour gouverner. Mais de l’autre côté, au nom de la contestation, l’Opposition s’emploiera à ne pas légitimer le fait accompli. Un bras de fer s’annonce à l’horizon. C’est déjà l’impasse. Le retour en force de la crise politique avec toutes les conséquences imprévisibles.

Dos au mur, la classe politique et la CENI sont en train de prendre en otage la population congolaise. Ce saut dans l’inconnu la désillusionne, la déboussole et la plonge de nouveau dans la souffrance, la misère. Quelles que soient les raisons évoquées par les uns et les autres, ils n’auront pas du tout accompagné le peuple congolais dans sa volonté de relever le front longtemps courbé pour bâtir un pays plus beau qu’avant, dans la paix. Malheureusement, la passion est en train de prendre le dessus sur la raison. L’essence d’une élection se vide de toute sa substance. L’importance d’un vote aliénée. La population est en train d’être tournée en dérision.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’avenir de ce pays est devenu incertain tant les agitations postélectorales vont à coup sûr déstabiliser les institutions de la République, ternir l’image de ce pays dans la mesure où les irrégularités sont désormais qualifiées «d’uniques» en leur genre sur le continent. Il ne s’agit nullement d’une médaille d’or, mais des observations, vraies ou fausses, mais pertinentes qui doivent interpeller sans délai la classe politique et la CENI. Toute polémique ne serait que stérile.

Les élections 2011 sont constitutionnelles, et non un cadeau, organisées dans le but de donner un nouvel élan au processus de démocratisation dans notre pays en vue de renforcer les institutions nationales et s’inscrire dans le contexte d’un développement durable. C’est dans cette optique qu’il convient de saluer les efforts déployés par le gouvernement pour financer ces élections.

Mais ce saut dans l’inconnu qui se précise donne l’impression que les élections 2011 ne sont que de la chimère. Une brèche pour consacrer l’inexistence de la RDC en tant qu’Etat et Nation.

Ils n’ont pas tort, ceux qui avaient déjà circonscrit la problématique de ces élections 2011 : Vivre ou disparaître.

Par Freddy Monsa Iyaka Duku



 

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