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Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Après JP Bemba, Kyungu – Tshisekedi : A qui le tour à la CPI ?

Publié par Gabriel MANZUKULA Mjrrdcongo sur 14 Novembre 2011, 06:14am

Catégories : #Actualite

La Cour pénale internationale a été invitée en Rdc pour accompagner le processus électoral et éventuellement prendre d’autres gros poissons dans son filet. Demande acceptée avec plaisir. * Daniel Ngoy Mulunda devait, quoi qu’il en coûte, trouver un parapluie solide pour recadrer la bataille et sauver ses efforts qui sont entrés dans la dernière ligne droite. * A cette allure, après Jean – Pierre Bemba Gombo, au moins un autre politicien bien connu pourrait devenir locataire de la Cour pénale internationale à la Haye.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a trouvé un truc qui pourrait bien payer, pourvu que le processus qui risquait de chavirer ce dernier temps soit sauvé. Son président, Daniel Ngoy Mulunda, a mis en garde, vendredi dernier, tous les fauteurs des troubles pendant le processus électoral. Et comme pour enfoncer le clou dans un bois devenu dur comme fer, le président pasteur a aussi invité la Cour pénale internationale (CPI) à venir se saisir de toute personne qui fait ce qui est contraire à la loi. Cela, parce la Rdc est partie signataire des Statuts de Rome. 

Poursuivre les coupables

Pour Daniel Ngoy Mulunda, tous ceux qui se rendraient coupables de violence pendant cette période en RDC devraient aussi être poursuivis par la Cour pénale internationale. Partant des réalités africaines, plus proche de nous au Kenya, il a rappelé que les autorités kenyanes sont sur la liste de la CPI parce qu’ayant provoqué des violences. Les coupables méritent d’être poursuivis. Après tout, il faut que justice soit faite un jour ou un autre dans un pays où certaines têtes se prennent pour des intouchables. Et à Daniel Ngoy de marteler : « La violence a dépassé ses bornes. Et c’est inacceptable ». Cela, au regard certes, des événements enregistrés au Katanga, Bandundu, Sud Kivu, Kinshasa, … C’est ainsi que le président de la Céni a invité le ministère public à se saisir d’office du dossier et à appliquer la loi dans sa rigueur contre ceux qui commentent des violences pendant les élections. Cette stratégie, à en croire certains observateurs, lui aurait été soufflée bon gré pendant son dernier séjour sud-africain, où Etienne Tshisekedi, patron de l’Udps et candidat à la présidentielle de 2011 s’autoproclamait président de la Rdc le dimanche 6 novembre dernier.

Sans nul doute, l’organisateur des élections a lancé, devant la presse le vendredi 11 novembre 2011à Kinshasa, un combat contre les violences, d’où qu’elles viennent, pendant la campagne électorale. Coup de chapeau, il le fallait certainement surtout lorsque le pasteur déclare lui-même avoir été victime de ces violences en Afrique du Sud, sans plus de précision pourtant, il y a de quoi s’inquiéter davantage pour les bois secs. 

Le nouveau regard de la CPI

Dans sa déclaration du10 novembre 2011, le Procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a révélé que la situation en République démocratique du Congo, plus particulièrement en cette période électorale, est suivie de très près à la Haye. Mauvaise nouvelle ? Bonne nouvelle ? C’est selon. « Nous suivons avec une extrême vigilance le déroulement du processus électoral en Rdc, où des enquêtes sont en cours depuis juin 2003 », avait – il précisé. Avant d’ajouter : « le recours à la violence ne saurait être toléré. Mon Bureau recense et examine minutieusement les informations convergentes sur des violences tant verbales que physiques auxquelles donnerait lieu la campagne électorale, en vue des élections présidentielle et législative du 28 novembre prochain ».

Affûtant donc ses armes avec dextérité sur un terrain miné, le Procureur avait tenu à appeler toutes les parties au processus électoral à ne pas céder à la tentation de la violence. Il a en outre rappelé que la CPI a compétence pour enquêter et poursuivre les auteurs de crimes graves commis sur le territoire de la République démocratique du Congo ou par des ressortissants congolais depuis le 1er juillet 2002. Ce qui vaut à la fois une mise en garde et une mise en demeure a suscité des interrogations dans les cœurs des instigateurs de troubles d’hier et ceux d’aujourd’hui.

Recadrer le processus électoral

Recadrer le processus en cours vaut bien la peine. La CPI s’en est mêlée de près en veillant à ce que le processus ne soit pas l’occasion de violences ou d’attaques contre les populations civiles. Toutes les informations faisant état d’appels à la haine et à l’exclusion et de violences physiques de la part de différents acteurs politiques à Kinshasa et dans le pays tout entier sont suivies avec attention depuis La Haye. Au finish, à en croire le Procureur de la Cour pénale internationale, la violence électorale peut aboutir à la commission de crimes relevant de sa compétence. 

Avant la déclaration du Procureur, le Ministre congolais de la justice, Luzolo Bambi Lessa avait déclaré mercredi que son Bureau est à même de documenter tout crime de sa compétence et mettra en œuvre tous les moyens nécessaires, en coordination avec les autorités judiciaires nationales, pour enquêter sur ces actes. Les responsables des institutions de la République démocratique du Congo, respectueux de la signature, se veulent donc coopératifs quant à ce. Toute personne impliquée ou celle qui aurait commis des crimes graves, fera évidement l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour, aux fins d’être arrêtée et jugée. Luis Moreno-Ocampo précise que le processus électoral ne saurait renforcer le sentiment d’impunité de ceux qui seraient responsables de tels crimes ; mais au contraire, doit faire progresser l’état de droit et la lutte contre l’impunité.

Kyungu et Tshisekedi sur la sellette

Lorsqu’on se lance sur la piste de réminiscence, en rapport avec les derniers éléments malheureux qui ont émaillé l’actualité électorale en Rdc, l’on se souviendra d’au moins deux noms, s’accusant mutuellement, mais dont la responsabilité pourrait un jour être établie pour au moins l’un d’eux. En premier lieu, le doigt est pointé en direction d’Etienne Tshisekedi pour avoir appelé ses combattants à casser les prisons pour libérer leurs détenus, à casser les portes des officiels gênants, …pour se faire ainsi justice dans un pays qu’il compte gouverner demain, tout en accusant la Rdc de faire fi des lois républicaines. Et comme si cela ne suffisait pas, le lider maximo s’était autoproclamé Président de la Rdc depuis le 6 novembre dernier, incitant ainsi à la violence avec les risques que cela comporte. Tshisekedi risque de franchir les portillons de la CPI pour toutes ces raisons réunies.

De son côté, Gabriel Kyungu wa Kumwanza est, lui aussi sur la sellette. Le patron de l’Unafec est répertorié sur la liste noire des tribalistes, sécessionnistes, appuyé par une milice privée. Les déclarations tapageuses de ce dernier dépassent tout commentaire. Kyungu est, depuis près de deux décennies, aux trousses des non originaires, plus particulièrement les Kasaïens qui sont pourtant les artisans de l’élévation de l’économie katangaise.

En rapport avec cette période électorale, Gabriel Kyungu qui est aussi président de l’Assemblée provinciale a été pris à partie et taxé de cerveau par ses adversaires dans les démêlés les ayant opposés et faisant plusieurs blessés. Dans le même registre, le patron de l’Unafec, conforté par sa milice dite « zoulou », a déclaré sur une chaîne périphérique qu’il est contre tous les candidats autres que les Katangais. Cette déclaration qui n’admet aucun doute est malheureusement bien enregistrée à la CPI. Les autorités de la Rdc ont malheureusement gardé la langue de bois, comme si ‘’qui ne dit mot consent’’. Il faudra aussi, de fil en aiguille, chercher à en connaitre les auteurs et autres grands bénéficiaires.

Bientôt de nouveaux pleurs

Ceux qui ont vu Jean-Pierre Bemba aller à la CPI ne pensaient peut – être pas que le séjour de la Haye était tout à fait inconfortable. Maintenant que les responsables de la Majorité présidentielle et ceux de l’Opposition ont salué l’appel lancé par la Céni à la CPI pour enquêter sur les violences électorales, il y aura des pleurs, certes. « Pas de notre côté », dit chaque partie, se dédouanant. Mais l’histoire est sur le point de se répéter. Selon une source bien informée, le chargé de la communication du parti de Joseph Kabila, Emile Bongeli voit la CPI venir contrôler ceux qui se préparent à contester les résultats des élections et ceux qui appellent les gens à la violence, allusion faite probablement à M. Tshisekedi et son parti.

De son côté, Jacquemin Shabani, Sg du parti d’Etienne Tshisekedi a affirmé que l’UDPS ainsi que toute l’opposition sont victimes des caprices d’un candidat à l’élection présidentielle qui a instrumentalisé le pouvoir judiciaire en Rdc. Pour ce cadre de l’UDPS, toute l’administration du pouvoir judiciaire et même l’administration publique, sont au service du pouvoir et discriminent l’UDPS et l’opposition politique. Mais si le premier – cité pense que la CPI, comme organe judiciaire, saura dire qui a tort et qui a raison, le second affirme qu’l est vraiment intéressant que ces enquêteurs et cette juridiction internationale, en qui l’opposition a confiance, viennent rapidement enquêter sur toutes les violations dont ils sont victimes.


 

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