Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de gmanzukula-alternatif-congolais.over-blog.com

Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Instauration de la paix à l’Est. Les cinq pistes de Joseph Kabila

Publié par Gabriel MANZUKULA Mjrrdcongo sur 19 Décembre 2012, 12:22pm

Catégories : #Actualite

*Recevant la presse de toutes tendances et de toutes dimensions hier à la Cité de l’UA pour faire la restitution des rencontres qu’il a organisées avec les députés nationaux et les sénateurs de la Majorité et de l’Opposition, Joseph Kabila a dévoilé ses cinq pistes qu’il compte mettre en œuvre pour instaurer la paix à l’Est de la Rd Congo.

*Selon lui, on doit arrêter la guerre à tout prix, mais pas nécessairement à n’importe quel prix, stabiliser la situation autour de Goma et dans toute la province du Nord-Kivu, savoir ce qui se passe dans la tête de ceux qui sont derrière la déstabilisation de la Rd Congo, mettre sur pied une armée républicaine, capable de freiner et d’arrêter l’agression et identifier le rôle de la communauté internationale (la Monusco)

*A la presse, Joseph Kabila lui a demandé d’être responsable et objective ; une presse engagée pour la cause nationale, la défense de nos intérêts et une presse qui va éviter les injures. Bref, le Chef de l’Etat demande à la presse le patriotisme.

Après avoir rencontré les députés et sénateurs de la Majorité et de l’Opposition, Joseph Kabila, Président de la République démocratique du Congo, se devait de faire la restitution à la presse de toutes tendances et de toutes dimensions confondues, des pistes de solution, mais surtout de la sensibiliser. Car selon lui, si une Kalachnikov est une arme mortelle, un mensonge peut décimer des millions de gens.

Et vu la situation que traverse la Rd Congo, il était temps pour le premier d’entre les congolais de sensibiliser la presse sur les enjeux de l’heure, sur les défis à relever (défense nationale) et le rôle que la presse est appelée à jouer. Le rendez-vous a été pris à la Cité de l’Organisation de l’Unité africaine, dans la commune de Ngaliema, en présence de Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement et ministre des Médias, des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté.

Ecouter et faire passer un message

De prime à bord, le Chef de l’Etat a justifié sa démarche qui consistait à écouter les députés et sénateurs, faire passer le message du patriotisme et démontrer la nécessité de la cohésion face à la situation de la guerre qui est imposée au pays dans sa partie Est. Et ce, par rapport à leur mission vis-à-vis de la population congolaise et de la nation toute entière.

En gros, le Chef de l’Etat leur a fait l’historique de la situation de l’Est, pour leur dire que c’est face à l’indiscipline de quelques Officiers au sein des FARDC que la justice militaire avait levé l’option de les arrêter. Il a aussi rappelé que c’est en début février 2012 qu’avaient commencé les opérations au Sud-Kivu, une opération qui s’est ponctuée par un succès.

D’ailleurs, dit-il, les responsables de cette mutinerie sont en prison à Kinshasa. Et au Nord-Kivu, il affirme que les opérations étaient menées avec beaucoup de succès dans le Masisi, Rutshuru, Rumangabo et jusqu’à la frontière avec le Rwanda. Et pourquoi à la frontière, parce que Bosco Ntaganda et Sultani Makenga y sont allés dans le but d’avoir un appui logistique (armement, appuis en hommes, en formation, etc.).

Après que ces opérations aient coûté beaucoup de moyens, beaucoup de temps, le Gouvernement avait perdu la ville de Goma. C’était donc une bataille perdue, mais nécessairement pas la guerre, dit-il. « De tout ce qui s’est passé, on a effectivement perdu une centaine d’hommes, beaucoup de blessés au front qui sont à Bukavu, Kamina, Kinshasa et Lubumbashi », martèle-t-il, avant d’ajouter que là où il y a la guerre, il faut s’attendre au déplacement massif de la population. C’est presqu’un million des congolais qui sont en errance au Kivu, une situation plus que catastrophique.

Des pistes de solution

Pour faire face à la situation de guerre que traverse la Rd Congo, Joseph Kabila avait proposé aux députés et sénateurs de la Majorité et de l’Opposition, cinq pistes de solution. La première piste, on doit arrêter la guerre à tout prix, mais pas nécessairement à n’importe quel prix. Deuxième piste, on doit stabiliser la situation autour de Goma et dans toute la province du Nord-Kivu. Troisième piste, on doit savoir sur ce qui se passe dans la tête de ceux qui sont derrière la déstabilisation de la République.

Ici, le Chef de l’Etat a révélé que le Président Museveni lui avait demandé de recevoir le Bishop Runiga, qu’accompagnait un certain Abangi, ainsi qu’un officier militaire. Le Chef de l’Etat a été étonné quand Runiga a pris la parole. Celui-ci va surprendre tout le monde en disant que la guerre ne devrait pas avoir lieu et que si elle a lieu, c’est parce qu’au Congo, il n’y a pas de routes ni de supermarchés, que le traitement entre l’Est et l’Ouest du pays est inéquitable, sans oublier la douane, les tueries, etc. C’est ce qui a conduit Joseph Kabila à se demander si pour construire les routes, il fallait prendre les armes.

La quatrième piste, c’est la mise sur pied d’une armée républicaine, capable de freiner et d’arrêter l’agression. Pour ce faire, il a annoncé qu’il existe déjà un programme en cours en vue du recrutement des jeunes au sein des FARDC. Il a dit qu’il avait demandé à tout le monde de participer à cette campagne, à travers la sensibilisation des jeunes. L’occasion faisant le larron, il a condamné le comportement d’un député qui a tenu un discours démobilisateur à l’endroit de la jeunesse. Car pour lui, adhérer à l’armée est un sacrifice suprême. La cinquième piste, c’est l’identification du rôle de la communauté internationale, surtout de la Monusco, une force de 17.000 hommes bien armés, bien équipés, avec un budget de 1.2 milliards de dollars Us. Mais depuis une dizaine d’années, cette force est incapable de résoudre le problème. A travers des exemples à l’appui, Joseph Kabila a démontré devant la presse qu’il était l’homme du dialogue et cela, depuis les élections de 2006 jusqu’à celles de 2011. « J’ai toujours été ouvert, mais on a toujours tendance à croire que la solution est ailleurs, à Brazzaville, en Ouganda, au Rwanda, etc. ». Le Chef de l’Etat dit avoir même fustigé le recrutement de la classe politique congolaise. Car selon lui, il y a beaucoup de pays qui nous entourent, mais c’est difficile de voir les angolais comploter contre leur pays et être facilement recrutés. Raison pour laquelle il a demandé à tout le monde de travailler ensemble pour les intérêts de la nation congolaise.

Le patriotisme

Aux différents médias réunis devant lui, le Chef de l’Etat leur a demandé d’être responsables et objectifs. Il a aussi indiqué que quand on suit les débats à l’Assemblée nationale, la question est de savoir, quelle est l’image de l’homme politique congolais à l’extérieur. Car en réalité, quand on le voit s’exprimer, on se demande si c’est ça l’homme politique congolais. Pour lui, le politicien n’est pas nécessairement un homme d’Etat. Cela, d’autant qu’un politicien est prêt à vendre son âme pour le pouvoir, mais l’homme d’Etat est prêt à tout faire pour son pays. « De grâce, il ne faut pas imiter ces politiciens », conseille le Président de la République.

Et de continuer, « on attend de vous une presse engagée pour la cause nationale, c’est-à-dire, la défense de vos intérêts. Une presse qui va éviter de verser dans les injures. Bref, une presse qui prône le patriotisme, une presse qui peut et qui va défendre le Congo. »

Il a fustigé le comportement de certaines chaînes internationales parmi lesquelles se trouvent Rfi, France 24, Tv5 et les autres. Car, dit-il, lorsqu’on les entend, on a l’impression qu’ils veulent en finir avec quelqu’un ou avec un pays. Il a aussi dit que la ligne éditoriale de Radio Okapi semble s’aligner à la mission imposée à Rfi, France 24 ou Tv5, avant de demander à la presse congolaise de ne pas leur emboiter le pas.

Quelles perspectives ?

Sur le plan militaire, le Chef de l’Etat s’est posé la question de savoir, si c’est la fin la guerre, avant de répondre lui-même par la négative. Il a insisté sur le fait que la guerre peut recommencer, mais avec les initiatives en cours, à très court terme, il sera facile d’arrêter la guerre. A moyen terme, il faut préparer nos forces de défense, car la prochaine guerre est une question de temps, vu le comportement de nos ennemis.

Selon lui, prochainement, il faut que les FARDC soient au rendez-vous pour défendre non seulement une nation, mais aussi l’honneur d’un peuple. Raison pour laquelle il faut continuer à préparer l’armée, la police et les services de sécurité. « Le Congo est en danger. Il ne faut pas se moquer de son pays ou de son armée. Et le premier réflexe doit être la défense du Congo par tous les moyens ».

Sur le plan politique, Joseph Kabila parle de la cohésion qui doit exister entre tous les congolais. A l’occasion, il a voulu savoir si le Gouvernement d’union nationale, le dialogue inter congolais bis ou Sun City II étaient des solutions face à l’agression dont le pays est victime. Toutefois, il a noté que les discussions à Kampala sont bloquées parce que le M23 insiste qu’il ne faut pas se référer à la Constitution, comme si elle n’existait pas. Au sujet de la cohésion nationale, il a révélé que d’ici la fin de l’année, il va clarifier sa compréhension ainsi que le contenu qu’il faut donner à ce concept.

L’Avenir

 

© Copyright L'Avenir Quotidien

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents