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Dans ce blog, il sera question de publier toutes les réflexions, articles, commentaires et opinions à caractère socio-économiques, politiques, culturels et religieux.


Lubero : Le village d’ITILI (Lubango) vidé de sa population

Publié par Gabriel Manzukula Mjrrdcongo.over-blog.com sur 21 Septembre 2011, 07:10am

Catégories : #Actualite

La situation sécuritaire dans la localité de Lubango en Territoire de Lubero, notamment le village d’ITILI, reste tendue depuis le meurtre de Muhindo Kaghoma (35 ans) par des policiers le jeudi 15 septembre 2011. Pour rappel, sur ordre de KANZIRA, Chef coutumier du Groupement Buhimba, des policiers envoyés pour arrêter Muhindo Kaghoma pour son refus de participer au Salongo du village, l’avaient frappé à mort au lieu de l’arrêter et de le transférer devant les organes de la justice locale. 

On sait maintenant que Mr Muhindo Kaghoma était absent du Salongo parce qu’il avait prévu le même jour l’entretien de sa parcelle. Il y avait donc eu un conflit des calendriers. Malheureusement, il n’a pas eu le temps de s’expliquer et ne s’expliquera plus jamais. Les Policiers qui ne savent que tuer, l’ont tué pour une infraction réparable comme celle-là. 

Cette violence de la police est entrain d’engendrer la violence au sein de la paisible population de Lubero. En voyant le corps sans vie de Mr Muhindo Kaghoma étranglé dans sa propre parcelle, devant sa femme et ses enfants, les habitants de son village ont choisi de répondre par la violence. Leur justice populaire expéditive avait ainsi condamné à mort le commanditaire Kanzira et les policiers tueurs. 

Informé de la colère du peuple, le chef Kanzira ainsi que les membres de sa famille prirent la fuite. Mais sa maison fut complètement détruite par la populatin en colère. Le poste de police subit le même sort. Les policiers tueurs prirent aussi la fuite et sont introuvables jusqu’aujourd’hui.

Le chef Kanzira aurait été transféré à Lubero pour s’y mettre à l’abri des représailles de ses administrés et éventuellement y êre jugé. 

La fuite du chef KANZIRA et des Policiers tueurs n’arrivent pas à calmer les esprits surchauffés qui chercheraient à venger le sang versé de Muhindo Kaghoma par le sang. A la suite d'une rumeur selon laquelle les habitants du village de Muhindo Kaghoma auraient fait appel à un groupe des Mai-Mai pour brulé tout le village d’ITILI où habitaient le chef et les policiers tueurs. Certains garçons du village d’ITILI auraient aidé les policiers dans leur sale besogne. Il faut rappeler que les policiers avait reçu l’ordre de mission dans un débit de boisson. Ils auraient ainsi pris avec eux des energumènes  d'ITILI avec qui ils buvaient. Rappelons aussi que cet état d’ébriété des policiers passe pour la cause principale du meurtre. 

Cette association de certains garçons du village d'ITILI avec les policiers explique la colère des voisins de l’illustre disparu qui se rendent compte que Mr Kaghoma n'était pas le seul absent du Salongo. Pourquoi le chef KANZIRA n'a pas fait arrêter ces soulards de son village préferant arrêter un homme qui était en plein travail d'entretien de sa parcelle? L'association des garçons d'ITILI avec les policiers tueurs est à l'origine de la rumeur des represailles contre tout le village d'ITILI qui, par crainte, s’est ainsi vidé de sa population. 

Ce comportement de la police et de la population démontre l’effondrement du système judiciaire dans le pays. Les policiers qui n’ont pas été formé au respect des droits humains, ont la gâchette facile et jouissent de l’impunité. Les citoyens n’ayant plus confiance en la justice du pays, se font justice. Ils ne remettent plus les malfrats à la justice. La militarisation des villages a fait voler en éclats les structures traditionnelles de résolution des conflits. Les petites infractions qui se réglaient dans les vérandas du village sont aujourd’hui réglées par une police qui ne sait que tuer. Pour un petit rien, comme refuser de donner une tige de cigarette à un policier, on est abattu. 

Le commandant de la Police en Territoire de Lubero, le Colonel SERUSHAGO Gilbert ainsi que son Adjoint, le Major KATO se la coulent douce à Lubero comme si rien ne se passait à Lubango. Ce n’est pas la première fois que ces autorités hiérarchiques de Lubero brillent par le silence là où leur leadership est souhaité. C'est ainsi que les policiers ou militaires coupables de meurtres, assassinats, viols, vols, etc. ne sont pas punis. Même quand on les met en prison, ils sortent quelques jours après, les portes des prisons étant ouvertes. Il n’est pas impossible que les policiers tueurs de Kaghoma soient déjà à Goma ou à Beni en attendant une nouvelle affectation. Toute action qui tue les civils congolais semble avoir une bénédiction de la hiérarchie autrement on aurait déjà assisté à des punitions exemplaires pour dissuader les coupables et les recidivistes.

Ce laxisme à l'égard des tueurs fait avancer l’hypothèse d’un génocide à petits feux en cours au Kivu et en Ituri, un génocide voulu par la hiérachie et qui peut s’aggraver dans les prochains mois profitant des troubles postélectoraux.

Devant ce danger, toute personne ou toute association ayant une parcelle d’autorité devrait travailler à désamorcer la bombe suspendue comme l’épée de Damoclès sur le Kivu-Ituri. Au lieu de danser pour les candidats aux élections qui projettent leurs réalisations dans le futur, on devrait exiger que ses demandeurs ou marchands des votes  exigent au gouvernement de suspendre pendant la période électorale tous les commandants policiers ou militaires issus du CNDP déployés au KIVU et en Province Orientale, car, selon toute évidence, ils ne pourront pas assurer la sécurité des congolais, celle des bureaux de vote, voire celle des candidats eux-mêmes. Il suffirait qu’il y ait des policiers qui tuent un électeur dans un bureau de vote pour que ce à quoi on assiste à Lubango actuellement provoque des graves troubles préjudiciables aux candidats mais aussi aux électeurs qui veulent un changement de leadership au Congo. En plus de la gestion commune du fichier électoral, les congolais doivent exiger un changement du dispositif sécuritaire actuel au Kivu et en Province Orientale, ventre mou de la République. 

Correspondance particulière de Lubango

© Beni-Lubero Online

 

 
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