De graves exactions ont été récemment commises contre des civils au cours de combats entre deux groupes armés dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
La Monusco "a été informée de plusieurs cas de violations graves des droits de l'Homme et du droit international humanitaire dans la localité de Pinga et ses environnants dans le territoire de Walikale", indique un communiqué de la Mission.
Les combats ont opposé les milices Maï Maï Sheka et l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS).
"Des exécutions extrajudiciaires, ainsi que d'autres violations graves des droits de l'Homme ont été commises contre les populations civiles, dont des enfants, principalement par des combattants des Maï Maï Sheka", précise le communiqué. Ces exactions durent, selon une autre source à l'Onu, depuis plusieurs semaines.
Le chef de la Monusco, Roger Meece, cité dans le texte, s'est dit "hautement préoccupé" et a souligné que la Mission allait "continuer à appuyer les efforts des autorités congolaises afin que ces groupes armés soient neutralisés et rendent compte devant les juridictions nationales dans les meilleurs délais".
Ntabo Ntaberi Sheka, leader du groupe Maï Maï, et ses hommes sont "impliqués dans des cas de viols massifs et autres violations des droits de l'Homme commis sur l'axe Kibua-Mpofi, dans le territoire de Walikale, entre le 30 juillet et le 2 août 2010", rappelle le communiqué.
Ntabo Ntaberi Sheka, ex-candidat aux législatives de novembre 2011, figure sur la liste du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU et il est recherché par les autorités judiciaires congolaises pour crime contre l'humanité, pillage et enlèvements.
L'APCLS est un groupe armé d'ethnie majoritaire Hunde? commandé par le colonel Janvier Buingo Karairi. Fin février et début mars, de violents combats l'avaient opposée à l'armée régulière. Selon l'ONU, ces combats ont fait plusieurs dizaines de morts, de nombreux civils blessés et quelque 100.000 déplacés.
hab/pb/jpc