Négociations RDC/M23: la bonne solution du dialogue direct

Dans les pourparlers de paix qui se déroulent à Kampala et regroupent délégation du M23 et celle du gouvernement de la RDC, on a visiblement décidé de jouer les prolongations ; prévus pour s’achever initialement à la date du 17 décembre 2012, finalement ils s’étaleront jusqu’à la toute fin de l’année et ne prendront fin que le 31 décembre 2012. 

Et c’est tout bon de voir les ennemis jurés d’hier administrer la preuve que non seulement ils sont en mesure de s’asseoir autour d’une même table, mais qu’en sus ils sont capables de faire montre de dépassement au point d’ignorer des limites temporelles initialement imposées, pour des raisons de recherche d’une paix dont, au final, tout le monde a besoin dans une région qui en manque cruellement depuis belle lurette.

Car, enfin, dans cette guerre qui oppose la RDC au M23, c’est peut-être ce dialogue direct qui a toujours manqué et dont l’absence a causé les ravages que l’on sait.

On s’en doute, les pourparlers en question seront par moments houleux ; au regard des convictions des uns et des autres et compte tenu des enjeux, la chose n’en est que très normale ; mais au moins, les protagonistes auront le mérite de discuter en se regardant les yeux dans les yeux, et tous auront à cœur de jouer carte sur table sans avoir besoin de passer par le truchement de quelque intermédiaire obscur dont la mission serait de recevoir un message pour le transmettre à son destinataire, avec tous les risques de déperdition et de distorsion que pareille entreprise recèle.

Et l’on croise les doigts pour que lesdits pourparlers de paix enfin courageusement commencés produisent les effets escomptés ; que toutes les questions qui fâchent soient à l’ordre du jour, et que les vérités interdites s’exposent au vu et au su de tous ; pour le reste, il s’agira d’une affaire de bon sens : le gouvernement de Kabila autant que la délégation du M23 ont tous besoin d’un apaisement de la situation ; ils ont tous besoin, les uns autant que les autres, d’arrondir les angles des exigences et revendications diverses pour l’atteinte de l’objectif ultime qu’ensemble, ils se doivent de chercher à atteindre.

Reste à savoir si les uns et les autres sauront prendre la mesure de la gravité d’une situation qu’ils ont créée et qui a causé à ce jour tous les malheurs que l’on sait. Il faut oser l’espérer en tenant mordicus que l’acceptation de ce dialogue direct est un excellent premier pas qui en préfigure d’autres, dans la recherche de la paix que tous appellent de leurs vœux. La complexité de la situation dans la zone est telle qu’ils n’ont pas droit à l’échec : ce serait tomber bien bas ; pire, ils repartiraient tous à la case départ, synonyme indéniable d’un nouvel embrasement qui serait certainement pire que ceux déjà observés jusqu’à présent.



Jean Claude Kongo 

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